OUVRAGE INÉDIT/ La Batellerie en Loire "haute", Jean Lavigne
Les Amis du Vieux Saint-Just Saint Rambert
Parution
14 octobre 2016
ST ÉTIENNE, Loire
La batellerie
en Loire haute
du Gerbier de Jonc au Roannais
1702 > 1764
Jean Lavigne est tombé dans le grand bain de Loire après avoir consulté son arbre généalogique; il est descendant de charpentier en bateaux !
Les 8 ans de recherche de ce Stéphanois dans les registres paroissiaux et les actes notariés à la découverte de la vie des charpentiers "en batteaux" et aussi les voituriers par eau ... ont donné naissance à à son premier ouvrage inédit dédié aux débuts de la batellerie de la Loire "haute" (1702-1764).
Il a reçu l'aval de l'association des Amis du Vieux St Just-St Rambert dont il est membre.
Un beau livre !
La Rivoire, 5, allée des Terriers
au livre de Jean Lavigne!
Forum de la Généalogie
ROANNE
15-16 octobre 2016
Jean LAVIGNE
Ce que la région stéphanoise,
associée à la Loire et à la « ramberte »,
doit à Louis XIV
Dans un ouvrage patronné par les Amis du vieux Saint-Just Saint-Rambert, Jean Lavigne lève le voile sur l’histoire de la Loire « haute » et son activité de batellerie au début du XVIII ° siècle. Un apport de connaissances du patrimoine de cette période, qui méritait d’être approfondie.
Aux termes de huit années de recherches dans les registres paroissiaux, croisés avec les actes notariés, Jean Lavigne a reconstitué par le menu l’histoire de la batellerie jusqu’à nommer le premier charpentier qui aurait construit la première « ramberte » et son lieu de construction. C’est d’ailleurs à la rencontre d’un ancêtre charpentier au XVII° siècle à Saint-Rambert, dans le cadre de travaux généalogiques auxquels il se livra la retraite venue, que déroulant le fil des écrits, il s’est passionné pour cette histoire de la batellerie sur la Loire, dédiée principalement au commerce du charbon, concomitante avec le développement industriel du bassin de Saint-Etienne.
Quand ce bassin ne suffit plus, on se tourne vers le bassin stéphanois. En 1702, par lettres patentes du roi Louis XIV sont octroyés le droit et le monopole de la navigation sur la Loire à Pierre De La Gardette qui avait remis le projet au goût du jour, à savoir : aménager le cours de la Loire jusqu’à Roanne à ses frais et assurer ensuite son entretien, en compensation : les droits de navigation. La Compagnie La Gardette réalise les travaux de 1702 à 1705. Ces travaux consistent à réduire principalement les rochers amoncelés au Saut du Perron obstruant le passage dans les gorges de Villerest. En 1705, un premier « batteau » dénommé « sapine ou ramberte », fabriquée à Saint-Rambert, descend, chargé de charbon de Roche-la-Molière, le cours de la Loire depuis Saint-Just jusqu’à Roanne.
Ce commerce était servi par des charpentiers venus au départ du Haut-Allier et de Roanne, au nombre de 20 identifiés dans les premières années, de 60 vers 1730 et de plusieurs centaines à terme. Artisans, ils étaient employés le plus souvent à façon par la compagnie La Gardette que dirigent, associés à la bourgeoisie locale, Jean Sarrazin, Etienne Dugène et Pierre Vernas de la Ridellière. Ces dits « messieurs de la nouvelle navigation» prendront appui, non sans mal, sur des acquisitions de «terres de charbon » sur toute la région stéphanoise, pour exploiter en monopole de fait, le commerce du charbon au port de Saint-Just. Les Berry-Labarre, arrivés de Roanne vers 1740 à Saint-Just, après avoir créé une flotte de mariniers, détrôneront vers 1735-1745 cette bourgeoisie avec la complicité de Joseph de Giry, baron de Vaux, propriétaire desmines du Clapier à Saint-Etienne. Ce dernier avait obtenu en 1738, grâce à son frère l’Abbé de Saint-Cyr, précepteur des enfants de Louis XV à Versailles, le privilège du commerce du charbon à Saint-Just. Vers 1755, le baron en difficulté, les Berry-Labarre reprendront à leur compte ce monopole. Quant à celui de navigation, il restera entre les mains de la compagnie, bien affaiblie, pour s’éteindre quelques années après la révolution.
Jean Lavigne raconte cette saga jusqu’en 1764, où les Berry-Labarre perdront ce Monopole. Le commerce du charbon deviendra alors à peu près libre, sous la pression auprès du roi, des marchands de Roanne et probablement d’un des plus célèbres Pierre Mellet-Mandard. Il en résultera la venue des marchands de charbon à Saint-Just.
Un chapitre est dédié à la ramberte, à ses métiers et à la navigation de Saint-Just à Roanne, en passant par Balbigny et les fameuses gorges de Villerest. Suit un chapitre sur la vie locale de Saint-Just Saint-Rambert vers 1760. Un dernier chapitre écrit par Henri NOCHEZ, président d’Amiproche à Roche-la-Molière, est consacré au charbon, jusqu’à la fin du XVII° siècle.
Important, l’auteur livre en annexe toutes les pièces justificatives, actes principaux entièrement transcrits.
Une suite de photos couleur, du Gerbier de Jonc au Roannais et des sites miniers de la région stéphanoise, complète l’ouvrage.
Les bateaux fabriqués à Roanne :
Examen sommaire des actes notariés confiés par Madame BROISIN (Ceux du Roannais). Ils portent en gros sur la première moitie du 18° siècle, période coïncidant à celle du livre “la Batellerie de la Loire haute 1702-1764” de Jean Lavigne.
Nombre d’actes d’achat de bois sur 3 périodes :
1696 à1705 (10 ans) : 23
1706 à1720 (15 ans) : 5
1730 à1748 (18 ans) : 10
(La majorité porte sur des achats de sapin et de pin le chêne est nettement minoritaire).
Nous trouvons donc de nombreux actes d’achat de bois importants avant 1706. Ensuite ces achats s’amenuisent : St-Rambert est rentré en concurrence et il semble que le travail des charpentiers de Roanne va se limiter dorénavant à la fabrication de quelques bateaux (probablement peu en chêne) et à la réparation des sapines endommagées venues de St-Just St-Rambert, éventuellement à leur aménagement. Un grand nombre de charpentiers ont dû se trouver sans travail et il est fort possible qu’ils se soient reconvertis en mariniers, les gens de St-Rambert n’allant généralement pas au-delàde Roanne. Si l’on admet qu’àRoanne, on fait - à partir de trois rambertes : deux - ou àpartir de deux : une - (livre p 50) - peu devaient être “déchirées”. Le nombre de bateaux disponibles n’étant pas suffisants on trouve en plus quelques achats de sapines àMelay, village situésur la Loire, à25 km en aval de Roanne (AD42-5E29-13-1714 et AD42-5E27-495-1726). Ces dernières, aux ordres des marchands de Roanne, devaient probablement transporter de la marchandise àpartir de ce village ou de lieux situés en aval.
Avec le soutien
du Liger club de Roanne
27 décembre 2016
N° 99 Hiver 2016-17
Patrimoine : ce que la batellerie de la Loire doit à Louis XIV
Dans un ouvrage publié par les Amis du vieux Saint-Just-Saint-Rambert, Jean Lavigne lève le voile sur l'histoire de la Loire « haute » et son activité de batellerie au début du XVIIIe siècle. Un apport de connaissance du patrimoine de cette période, qui méritait d'être approfondie.
26 janvier 2017
27 février 2017
Gerbier de Jonc au Roannais
vue par Jean Lavigne
Présentée par Chantal RANCHON, Jean-Claude Duverger
Ancres de la Marine de Loire :
l'une a été retrouvée à Roanne, Loire.
Les ancres trouvées assez fréquemment dans les sables de la Loire et de l’Allier, sont à peu près toutes identiques (forme et dimensions).
Une ancre a été repêchée à Roanne en 2011, lors de la construction de la microcentrale hydroélectrique, située en aval du barrage de navigation, donc du « Linquet ». Ce dernier assure l’alimentation du canal de Roanne à Digoin, mis en service en 1838, puis du latéral à la Loire jusqu’au Bec d’Allier.
Cette portion de la Loire était empruntée par les « rambertes » (sapines) pour assurer principalement le transport du charbon stéphanois vers Paris et Nantes et aussi par les « roannaises ». Cette ancre a peut-être été perdue par l’une d’elles. Pour Anthony Chatton il s’agit, à priori, d’une ancre de chaland (à la vue de sa taille) datant probablement de la fin du 19e siècle. Le Directeur-adjoint du Musée de la Marine de Loire fait observer la présence d’un reste d’anneau (« cincinelle ») au niveau de la pointe, ce qui corrobore l’origine ligérienne. Elle est très abîmée, déformée, un bras cassé et le jas manque. Le Musée de Châteauneuf-sur-Loire, en possède plusieurs exemplaires.
Avec le concours
du Liger club de Roanne